sans titre (territoire originel), Jonathan Jones, Palais de Tokyo
- Art exhibitions
- Indigenous
- Paris
Né en 1978 à Sydney (Australie) où il vit et travaille
« Je suis curieux de la manière dont nous nous accommodons de ces objets qui furent recueillis et qui sont désormais perdus, comment ils peuvent se transformer en nouvelles formes de dialogue, outils de réciprocité et de restitution dans le cadre de la décolonisation. » – Jonathan Jones, 2019
Le projet inédit de Jonathan Jones sans titre (territoire originel) s’intéresse au transport colonial, au commerce et à l’acclimatation des plantes, animaux et objets indigènes, ainsi qu’aux connaissances autochtones qui leur sont associées. Son point de départ est l’expédition française du Capitaine Nicolas Baudin en territoire austral au tout début du XIXe siècle. Commandée par Napoléon Bonaparte, elle fut l’une des plus grandes expéditions scientifiques jamais entreprises en Australie et permit de rapporter en France de nombreux artefacts et éléments vivants.
L’exposition utilise différentes formes pour déployer cette histoire complexe, l’artiste imaginant ses œuvres comme un processus de traduction. 300 plantes, conservées à l’Herbier National du Museum national d’Histoire naturelle à Paris, sont reproduites en broderies réalisées à la main par des communautés locales. Des sculptures, d’après des objets traditionnels autochtones aujourd’hui perdus, sont disséminées au sol. Un paysage sonore, inspiré par un corroboree (cérémonie aborigène australienne) tel que retranscrit lors de l’expédition, est diffusé dans l’espace. Chaque corpus d’œuvres met ainsi en évidence la manière dont l’interprétation et la compréhension d’autres cultures peuvent être modifiées par la communication et l’échange.
Jonathan Jones est membre des nations Wiradjuri et Kamilaroi du sud-est de l’Australie. Il travaille différents médiums, créant des installations significatives pour chaque contexte dans lequel il intervient, explorant les pratiques, relations et idées autochtones. Sa pratique est souvent collaborative et cherche à réunir différentes communautés. Le concept sous-jacent de son travail est le processus de cartographie ou de traçage, ainsi que la représentation parallèle du traditionnel et du contemporain via les connexions entre les usages historiques et actuels de sites et architectures spécifiques. L’artiste utilise souvent des matériaux du quotidien, recyclés et réutilisés pour explorer les relations entre la communauté et l’individu, le public et le privé, le passé et le présent.
L’exposition de Jonathan Jones untitled (transcriptions of country) sera présentée ultérieurement au centre d’art contemporain Artspace à Sydney et fera alors l’objet d’une publication. Cette exposition s’inscrit dans le cadre d’une recherche plus générale du Palais de Tokyo sur la scène artistique australienne. Mel O’Callaghan (2017) et Angelica Mesiti (2019) ont ainsi bénéficié d’une exposition personnelle, après avoir participé au festival de performance Do Disturb. Des invitations ont également été faites dans le cadre d’expositions collectives et de performances (David Griggs et Justin Shoulder dans « Prince.sse.s des villes », ou encore Madison Bycroft dans « Futur, ancien, fugitif » en 2019) ou de projets hors-les-murs (Mel O’Callaghan, Nuit Blanche, 2016 ; Dale Harding, 15e Biennale de Lyon, 2019). L’exposition collective, programme public et publication « Réclamer la terre », prévue en juin 2022, sera organisée en collaboration avec plusieurs chercheur-ses et artistes australien.ne.s.
Commissaires : Daria de Beauvais, Alexie Glass-Kantor, Michelle Newton
Exposition réalisée en partenariat avec Artspace (Sydney)
Dans le cadre d’Australia now, une initiative du gouvernement australien célébrant l’excellence créative, la diversité et l’innovation australiennes.
Ce projet est soutenu par le gouvernement australien au moyen de l’Australia Council, ses fonds de soutien à la création artistique et son organe consultatif ; par le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud via Create NSW ; par la ville de Sydney et par la Copyright Agency
Les broderies de ce projet sont réalisées en proche collaboration avec les groupes de broderie féminins associés à Information + Culture Exchange (I.C.E.) et avec le Adorned group
Les recherches préliminaires de l’artiste en France ont été soutenues par Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette
Image: Jonathan Jones, étude pour untitled (transcriptions of country), 2021
Estampes historiques, objets, broderies par Shabnam Mukhi, Lida Heidari et Rabia Azizi